1er dimanche de Carême - 18 février 2018 - Année B
À propos du récit des tentations de Jésus au désert, saint Marc est beaucoup plus concis que saint Matthieu et saint Luc. Il écrit seulement : « dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan. » Et encore : « Il vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient. » En plus, ce temps au désert, Jésus ne l’a pas choisi lui-même. C’est l’Esprit qui l’a poussé à s’y rendre.
Ces quelques phrases nous donnent une image de ce qu’est notre vie chrétienne. Baptisés, nous ne sommes pas privés d’un temps au désert. Bien au contraire. L’Esprit nous pousse à vivre un combat spirituel au cœur de notre vie quotidienne. Chaque jour nous sommes appelés à vivre sous l’influence et dans la force de l’Esprit pour faire face aux « bêtes sauvages » qui nous entourent et qui essaient de nous dévorer.
Ces bêtes sauvages sont sans aucun doute les désirs que le Malin nous inspire. Et là, les Évangiles de saint Matthieu et de saint Luc nous aident à concrétiser les choses. Tout comme Jésus, nous sommes tentés par le désir du succès immédiat (changer les pierres en pains), le désir que Dieu fasse preuve de sa fidélité (sauter du temple pour que les anges viennent à notre aide), le désir du pouvoir et de la domination qui nient la liberté, le respect et la confiance des autres (avoir tous les royaumes du monde). C’est la tentation de vivre en opposition avec la volonté de Dieu et le chemin de Jésus.
Vivre le carême est donc beaucoup plus que s’abstenir de chocolat, de cigarettes, d’alcool, de Nutella ou de bonbons. Il s’agit de découvrir dans son comportement et dans sa pensée, dans ses paroles et dans ses actes, ce qui est en contradiction avec l’Évangile. « Convertissez-vous, dit Jésus, et croyez à l’Évangile. » L’évangile nous donne, en effet, un chemin qui nous conduit au bonheur que Dieu veut nous donner. Jésus l’a vécu jusqu’au bout. Il est sorti vainqueur de son combat spirituel grâce à l’Esprit de Dieu. C’est ainsi qu’il est devenu le Nouvel Adam, vainqueur des « bêtes sauvages », et « les anges le servaient ». En lui, tout est réconcilié.
Tout au long de ce carême, pour notre combat spirituel, nous pouvons, nous aussi, compter sur la présence et la puissance de l’Esprit qui nous a été donné à notre baptême. Que l’Esprit vous pousse, vous éclaire et vous anime afin de pouvoir vous ajuster à ce qui est un plaisir pour Dieu.
Père Etienne Heyse
© Paroisse Saint-Dominique, Paris 14ème - 2011-2017