25ème dimanche du Temps Ordinaire - 20 septembre 2020 - Année A
Ce dimanche encore, avec la parabole des ouvriers à la vigne, la Parole de Dieu vient interroger notre relation au frère, et peut-être même nous bousculer. La situation que nous décrit Jésus ne manquerait pas, si elle était simplement transposée dans nos entreprises, de susciter les réactions indignées de camarades syndiqués, toujours prompts à dénoncer les situations d’injustice, notamment salariale. Certes, il en existe… Or il s’agit moins ici pour Jésus de promouvoir une forme d’égalitarisme salarial que de nous renvoyer à la qualité de notre regard sur autrui : « ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ? »
Une chose est sûre : on n’intègre jamais un groupe social sans commencer par être le dernier arrivé. Que ce soit dans une fratrie, une école, une entreprise, un club sportif, une paroisse… il nous faut commencer par être dernier, exposé au regard des autres avant de pouvoir nous forger un regard sur autrui et le connaître. Qui n’en fait ou n’en a fait l’expérience, particulièrement dans un temps de rentrée où se mettent en place des activités ou des relations nouvelles ?
Ce qui nous renvoie à une autre question : celle du regard que chacun porte envers ceux qui arrivent, et de l’accueil que nous leur réservons. C’est un enjeu majeur, en particulier pour toute communauté paroissiale : l’accueil du frère et le souci de lui donner sa place.
Heureux sommes-nous d’être invités à travailler à la vigne du Seigneur ! Et de découvrir que ce que nous recevons en retour n’est pas à la mesure de notre investissement, mais de celui de Dieu qui se laisse trouver par ceux qui le cherchent (1ère lecture) et donne à tous le même salaire : sa vie plus forte que la mort !
P. Franck DERVILLE - Aumônier de l’hôpital Cochin - Port-Royal
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